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Pour augmenter mes revenus sur mon blog, j’arrête Adsense

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les outils d’analyse de trafic produisent parfois des courbes excitantes

Comme beaucoup de blogueurs à la petite semaine, je croyais pouvoir tirer quelques écots de ma plume et de mes divers sites en installant des pubs Adsense à gauche à droite.

J’ai consacré pas mal d’heures à étudier l’optimisation du placement publicitaire, à lire des blogs consacrés au sujet, à modifier les formats pour répondre à des questions fondamentales comme : « est-ce que le skyscraper 768×90 est plus performant que le pavé 336×280 ? ». J’ai aussi et surtout rechargé chaque matin, avec la même fébrilité que le présentateur de télé attendant le verdict implacable de Médiamétrie, le rapport Adsense qui m’indiquait les résultats de la veille : nombre de clics, CTR, e-CPM, et gains obtenus.

L’aspect ludique de la chose explique en grande partie l’addiction. Chaque jour un blog brasse des milliers de visiteurs et de pages vues, cela génère des courbes excitantes et on se croirait à la tête d’une entreprise du CAC40 ou d’un portefeuille d’actions. On analyse des données, on en déduit des tendances, on modifie un paramètre, et hop ! Quelques jours après on revient voir l’impact de nos modifications sur les comportements des internautes – et surtout sur nos revenus.

La part de rationalité dans tout ça est, au final, assez mince. Je m’en rends compte aujourd’hui en faisant une petite comparaison toute bête :

Après quasiment 3 ans d’optimisation sur 4 sites, les publicités Adsense m’ont rapporté autant que 3 jours d’activité en tant qu’auto-entrepreneur.

Précisons certains points après ce constat accablant :

  1. ces sites n’ont pas été spécifiquement conçus pour générer des revenus publicitaires. Ils ont d’abord vocation à diffuser des idées ou des informations (pour le blog) ou divertir (pour mon jeu en ligne). La publicité est venue dans un second temps sous l’influence de nombreux articles invitant à « monétiser » les contenus. Bizarrement les articles qui expliquent « comment je suis devenu aussi riche que Bill Gates avec mon blog » se répandent beaucoup mieux que les articles critiques disant « Adsense c’est pas pour vous ».
  2. la fréquentation cumulée de ces sites est en moyenne de quatre cents visiteurs et mille pages vues par jour. C’est très peu par rapport aux mastodontes du secteur, mais assez comparable à des milliers de « petits » blogs dont les détenteurs pourraient être tentés par les sirènes de la monétisation.
  3. au delà de la fréquentation, le travail cumulé sur ces sites peut être très grossièrement évalué ainsi :

* 168 billets x 3 heures = 500 heures pour le blog

  • 1 an de travail cumulé (depuis 2003, quand même) pour le jeu en ligne
  • 0,5 jour par mois * 36 mois = 18 jours pour l’analyse, le suivi et l’optimisation Adsense

Ce que je déduis de tout ça, c’est que la disproportion entre le temps investi et la rémunération qui en résulte est flagrante. Et que le terme « monétisation » est un fantasme et son application à l’échelle d’un petit blog est une vaste fumisterie.

Il n’y a pas de blogueur rentier

Faisons un calcul. Si je voulais arrondir mes fins de mois avec, disons, un tiers de smic mensuel (je ne parle pas de gagner sa vie), il me faudrait probablement 30 fois plus de visiteurs. Pour espérer arriver à cette fréquentation, je devrais produire au strict minimum un article par jour, mais plus probablement deux ou trois, soit 3 à 9 heures de travail quotidiennes (et encore, les articles les plus fréquentés sur mon blog ont parfois nécessité 10 à 15 heures chacun), et sans aucune garantie que les visiteurs suivent. Ce serait comme si un employeur vous proposait un travail de pigiste sans contrat à 45h par semaine payé 300 euros les bons mois (même un stage ça vaudrait mieux).

Le problème, c’est que ce calcul j’aurais pu le faire il y a longtemps, mais que je ne voulais pas l’admettre : pour avoir du trafic, il faut y travailler. Produire, référencer, développer, se faire connaître… Non, je pensais que publier un article par mois ça suffisait, qu’on pouvait vivre de sa rente de blogueur. Pendant des mois et des mois j’ai cru à l’apparition d’une sorte d’ange de la notoriété qui allait transformer mon blog en Presse-Citron d’un seul clin d’oeil. Genre j’ai écrit un truc l’année dernière que personne n’avait remarqué et qui devient un énorme buzz ; du coup mon site reçoit 5000 visiteurs par jour sans que j’aie rien à faire et je prends ma retraite à 30 ans. Foutaises.

Ce qui entretient le fantasme, c’est l’impression de contrôle et d’hyperactivité que nous donnent les outils comme Adsense ou Analytics. L’accumulation des pages vues, la mesure quotidienne, au millième près, de taux de clic ou de coûts pour mille sont un prisme qui fait complètement perdre le sens des réalités. On va s’extasier lorsqu’une semaine le nombre de clics va doubler ; on se voit déjà parti sur la pente du succès, alors que c’est un phénomène statistiquement insignifiant et qu’il faudrait, pour espérer une rémunération, multiplier la fréquentation de ses sites par trente. Or quand on a les yeux rivés sur les stats on n’est pas en train de créer du contenu, on n’est pas en train de rendre son blog attractif, on n’est pas en train de créer une relation de confiance et de fidélité avec ses lecteurs. On est en train d’espérer que par une magie inédite un nombre statistiquement plus élevé de gens clique sur nos pubs.

Il y a quelque chose dans la monétisation par la publicité en ligne qui se rapproche de l’alchimie : comme tout le monde j’ai essayé de transformer du plomb (de l’info, abondante, informe) en or. C’est une quête vaine où s’épuisent trop de créateurs naïfs, envoûtés par les slogans de Google et de ceux qui en vivent. Quand on n’a pas l’ambition (ou le talent) de devenir un des cinq blogueurs français qui arrivent à en vivre, mieux vaut consacrer son temps à écrire des choses intelligentes et belles, à nourrir des débats avec quelques lecteurs passionnés, plutôt que de se battre pour grapiller quelques centièmes de points sur son taux de clic.

Donc, j’arrête Adsense sur mes blogs. Je vais maintenant plutôt envisager le blog comme un outil d’auto-promotion pour développer mon activité de création de site et de logos et de conseil en référencement. Est-ce que ça marchera ? Inch’Allah. On en recause dans 3 ans ;)

C’est tout ce que j’avais à dire.

Lu ailleurs : Pourquoi Adsense vous fait perdre de l’argent

Mise à jour : après 2 mois, 1er bilan

Lisez la suite de ce billet : La vie sans Adsense : 7 euros de perdus, combien de trouvés ?


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